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Lynda Guillemaud – Se faire entendre quoi qu’il arrive!

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Interview : #DéficienceAuditive

L’art de communiquer!

 

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Bonjour Lynda ! Tout d’abord, question un peu basique : peux-tu te présenter ? 🙂

Je m’appelle Lynda, j’ai 45 ans et je vis en Loire-Atlantique depuis 1 an avec mon mari et mes deux filles (15 et 19 ans). Après 20 ans de bons et loyaux services dans la fonction publique territoriale comme chargée de communication dans des mairies, j’ai profité de notre déménagement pour lancer mon activité de rédactrice web en freelance. Je suis aussi romancière, j’ai auto-édité 5 romans et publié le 6e chez un éditeur classique.

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Cape de nous expliquer quand et comment sont apparus tes premiers symptômes ?

J’ai une déficience auditive des deux oreilles d’origine héréditaire et sans doute génétique (mon père et mon grand-père en souffraient aussi). La perte d’audition a été détectée à l’adolescence, lors d’une banale visite médicale. La déficience augmente avec l’âge, j’ai démarré à 11 % de perte, j’en suis aujourd’hui à 50 %.

Je me suis appareillée à 33 ans, sur les conseils de l’ORL qui me suivait.

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Pourrais-tu nous expliquer les effets immédiats que cela a eu sur ton quotidien ?

Comme la déficience était minime au départ et qu’elle s’est aggravée progressivement, je n’ai pas été gênée tout de suite. C’est au travail que c’est devenu de plus en plus compliqué, notamment au téléphone et en réunion. J’étais responsable de service, chargée de communication et de la programmation culturelle, donc en relation avec énormément de personnes. Au départ, comme ça ne me gênait pas trop (ou plutôt j’avais l’impression que ça ne m’handicapait pas!), je ne l’ai pas forcément dit à mes responsables.

Un jour, je l’ai révélé à ma directrice et cette dernière m’a appris quelque chose que j’ignorais complètement : l’image de désinvolture que je donnais parfois parce que… je ne réagissais pas quand on m’adressait la parole. Je suis tombée des nues : je ne suis pas malpolie et quand on me parle, je réponds. Je me suis rendu compte que de nombreuses fois, je n’avais pas répondu parce que je n’avais pas entendu la personne. Ça m’a fait réfléchir et c’est sans doute ce qui m’a décidée à me faire appareiller.

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Au vue de toute ton histoire, tu as dû faire face a un besoin d’adaptation fort, quelles ont été celles auxquelles que tu as mené ?

Mon employeur a été assez compréhensif, car j’ai pu bénéficier d’un téléphone adapté assez rapidement (mais le fait est que la technologie n’était pas encore au top à ce moment-là). J’ai également pu profiter du financement de mes appareils par le FIPHP.

J’ai pris l’habitude aussi de signaler rapidement que j’étais malentendante lorsque je sentais que le ton de voix de mon interlocuteur ou son phrasé allait me poser problème. Mais la plupart du temps, les gens font attention au départ puis… oublient vite.

J’avoue que le fait de choisir la rédaction web en freelance et d’exercer à domicile est une manière aussi de pouvoir communiquer principalement par écrit avec mes clients et de ne plus avoir de problèmes relationnels.

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Souvent, l’on remarque tous ces éléments de manière négative au vue de l’impact que cela a, mais on oublie (trop?) facilement ce que la maladie peut apporter de positif ! Pourrais-tu nous partager ce qu’elle t’a permis de vivre ?

J’ai appris qu’il n’y avait pas de petit handicap. Au départ, je minimisais l’impact de mon handicap sur mon travail, mon quotidien, car j’étais « seulement » malentendante. Aujourd’hui, j’accepte de me considérer comme handicapée, même si c’est léger et je n’hésite plus à l’annoncer de but en blanc, dès le départ.

J’ai compris aussi la difficulté des gens qui souffrent de handicaps invisibles plus graves.

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En parlant de force, qu’est-ce qui selon toi t’a permis de l’être autant aujourd’hui justement ?!

La volonté de vivre « comme tout le monde » sans pour autant minimiser mon handicap. Je pense que l’avoir reconnu et accepté m’a permis d’aller de l’avant.

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On te sent tellement pleine de courage et de tolérance envers toi même ! Quel message positif souhaites-tu partager à celles et ceux qui te liront ?

Il faut croire en soi et commencer par accepter son handicap (même si ça paraît plus facile à dire qu’à faire). On peut en faire une arme et non plus un poids.

Je pense que les personnes handicapées ont une capacité d’adaptation plus élevée que la moyenne, c’est notre force.

 

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Tiffany Mazars