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SEEPH : quand la maladresse devient une opportunité!

Du 18 au 24 novembre se déroulait la Semaine Européenne de l’Emploi des Personnes Handicapées. Une opportunité de sensibilisation à la précarité de l’emploi des personnes concernées, qui subissent la première cause de discrimination en France liée à l’emploi. Avec un taux de chômage de 12% quand il est de 7% dans la population ordinaire, l’enjeu est de taille ! Alors, avec toute mon expérience et mes constats du quotidien, je suis intervenue en conférences dans plusieurs organisations. Et devinez quoi: j’ai vécu un condensé d’échanges humains, d’émotions et de prises de conscience. Des moments qui, bien qu’ordinaires dans leur contexte, deviennent extraordinaires par leur portée. Entre maladresses touchantes, réflexions profondes et dialogues parfois maladroits mais sincères, voici un aperçu de ce qui, selon moi, contribue à faire évoluer les mentalités autour du handicap, notamment invisible.

1. « Je sais jamais trop comment m’y prendre en fait ! »

On commence par ce classique : la peur de mal faire. Et devinez quoi ? C’est complètement ok ! Si j’ai appris une chose, c’est qu’il faut décomplexer la notion de maladresse. Elle naît souvent d’une intention positive mais manque de sensibilité ou d’information. Ce n’est pas une faute, mais une opportunité. Parce qu’au fond, l’essentiel n’est pas de toujours trouver les bons mots, mais de se donner la chance d’entamer la discussion. C’est ainsi que le lien social se crée et dure avec une notion plus qu’essentielle : la confiance.

2. « Ah, mais en fait c’est le mot handicap qui n’est pas approprié. »

Ah, le débat sémantique, un de mes sujets préférés ! Mais cette fois, je n’ai pas voulu y plonger. L’important n’est pas tant de définir parfaitement le mot, mais d’apporter une vision nouvelle : celle d’une inclusion où chacun trouve sa place, sans stigmatisation. Bon, ok j’ai pas pu m’empêcher de partager ma vision de l’apérision qui a beaucoup plue !  À travers ces discussions, j’ai vu émerger des regards neufs, empreints d’ouverture. Et si, au-delà des mots, on se concentrait sur l’essentiel : bâtir un monde où l’on s’écoute et se comprend vraiment ?

3. « Je sais pas si mon ami peut bénéficier de la RQTH à cause de son trouble. »

Est-ce que l’ami en question ne serait pas… celui qui pose la question ? Et c’est totalement ok aussi. L’essentiel, ici, est de briser les non-dits et de s’ouvrir aux solutions. Parler de la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), c’est souvent le premier pas pour se réapproprier son histoire et accéder à des droits précieux. Parce qu’en réalité, il ne s’agit pas seulement de reconnaissance administrative, mais d’un outil pour vivre pleinement et oser être soi-même.

4. « Est-ce que la RQTH peut être un souci pour l’obtention d’un prêt ? »

Cette question, souvent murmurée avec anxiété, révèle à quel point l’association du handicap et de l’administration peut être pesante. Et pourtant, la réponse peut être libératrice. Oui, l’administration française est complexe, mais non, la RQTH n’en est pas un frein. Le soulagement dans les regards, après clarification, est toujours un moment fort.

5. « C’est fou qu’à cet âge vous soyiez condamnée. »

Condamnée ? Un mot si lourd, si chargé. Mais aussi révélateur de l’impact émotionnel que peut avoir l’annonce d’une pathologie. Ce type de réflexion me permet souvent d’aborder un sujet essentiel : l’acceptation de soi et le regard des autres. Et si, au lieu d’un fardeau, on voyait cela comme une opportunité de redéfinir nos priorités et d’apporter plus de douceur dans nos vies ?

Tous les jours, chaque interaction compte

Ces échanges, je les vis partout : en entreprise, lors d’événements, ou même dans un taxi. Cette semaine, un chauffeur de 42 ans m’a confié n’avoir jamais entendu parler de handicap invisible. Encore une fois, c’est ok. Tout commence par une prise de conscience. Chaque conversation, aussi anodine soit-elle, est une pierre ajoutée à l’édifice de l’inclusion.

Les retours de ces cinq jours m’ont profondément touchée : des émotions partagées, des décisions prises, des actions engagées. Et ce n’est pas fini ! La journée mondiale du handicap, le 3 décembre, sera l’occasion de prolonger cet élan.

Merci à mes partenaires et à mes confrères et consœurs du collectif Ensemble pour leur énergie et leur engagement. Ensemble, nous faisons avancer l’égalité des chances, pas à pas, sur le terrain. Et surtout : c’est absolument toute l’année !

Et vous, qu’avez-vous prévu cette semaine pour contribuer à cet élan ? 😉

À vos idées, vos maladresses, et vos petites (grandes) actions !

Tiffany Mazars